Vampire Blues
Communiqué de presse — 2018
Ludovic Sauvage développe une réflexion sur l’image et ses différents modes d’apparitions, d’existences et de monstrations. Puisant dans une archive personnelle constituée au fil du temps, l’artiste s’approprie des images - fixes ou animées, anciennes ou contemporaines, d’origines et de registres différents- qu’il manipule, détourne et modèle selon différents procédés mécaniques et chimiques. Il n’a de cesse d’en explorer les possibilités et d’en éprouver les limites à travers une pluralité de supports et de formats qui se déploient dans des configurations variées.
Emblématique de ses expérimentations, Vampire Blues (2018) est une projection vidéo conçue spécifiquement pour l’exposition. Des formes, abstraites ou figuratives, apparaissent et disparaissent, se mêlent et se démêlent, procédant les unes des autres selon un flux dynamique et continu. A la manière d’un organisme vivant, la surface devient malléable et sensible. Immobiles, animées d’oscillations ou de vibrations tenues, ces compositions, toujours changeantes sans cesse mouvantes, continuent de se réinventer, cultivant l’ambiguïté pour ne jamais dévoiler leur mystère. Suspendues entre le temps et l’espace, ces visions hypnotiques, images subliminales ou réminiscences, impriment la rétine de leur prégnante fascination et de leur intense vibration. Dans la pénombre, tels des veilleurs en station, des sources lumineuses surgissent. Flottantes, ces sphères recouvertes de soies aux motifs colorées semblent autant extraites des plans du film que de l’espace lui-même. En écho, une bande sonore composée de bruits blancs recouverts par intermittence d’un accord, extrait d’une chanson des Beach Boys, ralenti à l’extrême, baigne l’espace de son grondement persistant.
Sessions — 2018